DIAL D 2195 du 1-15 janvier 1998 | |
Mots-clés : Indiens, massacre, paramilitaires, gouvernement, pauvreté, discrimination. | |
UNE VÉRITABLE GUERRE CONTRE LA POPULATION CIVILE LES "PARAMILITAIRES" : QUI SONT-ILS ? | |
La presse a largement fait écho
au massacre perpétré le 22 décembre 1997 à Acteal,
bourgade de la commune de Chenalhó (Chiapas, Mexique), qui a fait
45 morts dans la population tzotzil. Diverses personnalités de lÉtat
du Chiapas sont lobjet des soupçons les plus graves dans la
responsabilité de cet événement sanglant. On sait également
depuis longtemps que des membres de larmée et de la sécurité
publique forment et arment des groupes paramilitaires. Quant au gouvernement
mexicain, qui sest efforcé de faire croire que le conflit du
Chiapas pouvait se réduire à des oppositions entre familles
ou communautés, voire même entre confessions religieuses, il
porte la lourde responsabilité davoir délibérément
laissé pourrir la situation : il na pas appliqué les
accords signés en février 1996 avec lArmée zapatiste
de libération nationale (EZLN), depuis plus dun an il a repoussé
toute reprise du dialogue, il a procédé à un encerclement
militaire de plus en plus systématique des communautés indigènes,
il a fait la sourde oreille aux nombreux avertissements dénonçant
le danger dune aggravation sanglante du conflit, il a abandonné
à leur pauvreté ces populations méprisées depuis
des siècles. Le conflit du Chiapas qui a éclaté en
janvier 1994 est avant tout la révolte de peuples indigènes
ignorés dans leur identité, spoliés sur leur propre
territoire, abandonnés à leur misère. Comment un parti
qui est au pouvoir au Mexique depuis 1929, le Parti révolutionnaire
institutionnel (PRI), ne porterait-il pas la responsabilité la plus
lourde dune telle situation ? Texte de la conférence de presse donnée à Séville le 29 décembre 1997 par Mgr Raul Vera López o.p., évêque coadjuteur du diocèse de San Cristóbal de Las Casas sur le territoire duquel se trouve la commune de Chenalhó, et un extrait de larticle sur les paramilitaires rédigé par Andrés Aubry et Angélica Inda, paru dans La Jornada du 23 décembre 1997 (Mexique). |