DIAL D 2237 du 16 au 31 juillet 1998
Mots-clés : Dictature, répression, impunité, militaires, justice.
LES CRIMES DE L'ANCIEN DICTATEUR JORGE RAFAEL VIDELA

Le général Jorge Rafael Videla a été nommé président de la République d’Argentine le 26 mars 1976 par une junte militaire qui venait de prendre le pouvoir. Il sera maintenu à ce poste jusqu’au 29 mars 1981, la dictature militaire restant elle-même en place jusqu’en décembre 1983. Le général Videla a entrepris une lutte acharnée contre la subversion. On dénombrera des milliers de morts (les estimations vont de 10 000 à 30 000) et de disparus. Emprisonné le 1er août 1984, il est libéré le 29 décembre 1990, le président Carlos Menem ayant décidé de gracier les principaux responsables de la dictature. Selon les lois actuellement en vigueur, c’est pour les seuls délits d’enlèvements et recels d’enfants et falsification de leurs identités que le général Videla pourrait être à nouveau jugé. Il a été arrêté le mardi 9 juin par ordre du juge Roberto Marquevich.Le récit de l’histoire de la famille Cañas, systématiquement décimée sous le régime de Videla et dont le seul survivant révèle quel fut le comportement de Videla lui-même. Ce texte est paru sous le plume de Miguel Bonasso dans Pagina 12 des 21 et 22 juin 1998. Un autre texte, paru dans Clar’n du 25 juin 1998, rapporte la déposition d’une infirmière concernant les accouchements pratiqués clandestinement à l’Hôpital Campo de Mayo pour des femmes détenues auxquelles leur enfant serait enlevé. Enfin, selon un article de Dafne Sabanes Plou paru dans Noticias Aliadas du 4 juin 1998, la recherche des listes de disparus a conduit la justice vers les banques suisses où d’anciens militaires détiendraient des fonds dérobés aux détenus disparus.