DIAL D 2839 du 16 au 30 novembre 2005

AMERIQUE LATINE


Mots-clefs
: Politique économique, impérialisme, politique interne

Déclaration finale du IIIe Sommet des peuples d'Amérique

 

Alors que se tenait à Mar del Plata en Argentine le IVe Sommet des Amériques (4 et 5 novembre) regroupant l’ensemble des chefs d’Etat latino-américains et caraïbéens à l’exception de Cuba, se déroulait également le IIIè Sommet des peuples d’Amérique (2-5 novembre). La déclaration finale de ce dernier, datée du samedi 5 novembre 2005, est franchement opposée au premier, révélatrice du fort courant d’opposition aux Etats-Unis qui existe en Amérique latine.
Nous avions l’intention de publier simultanément des extraits de la déclaration finale officielle du Sommet des Amériques, mais l’ensemble du texte est fait de propos si généraux de la part des chefs d’Etat qu’il ne constitue pas un apport digne d’intérêt car dépourvu de tout engagement concret. Etant général à souhait, il peut aussi être généreux sans conséquences lorsqu’il évoque la pauvreté qui pèse sur le continent. Mais nous savons qu’aucune déclaration générale de bonnes intentions ne signifie un changement de direction politique.
Le sommet des chefs d’Etat s’est également terminé sur un échec pour le président Bush et les nombreux chefs d’Etat latino-américains qui, comme lui, souhaitaient que se poursuivent les travaux en faveur de l’ALCA (Aire de libre-échange des Amériques). Les cinq Etats latino-américains qui résistèrent jusqu’au bout sont les quatre membres du Mercosur (Marché commun du Sud, composé de l’Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) et le Venezuela. Ces derniers pays exigent d’abord une avancée sur la question des subventions agricoles - aussi bien de la part des Etats-Unis que de l’Europe - avant de reprendre des négociations. Les subventions états-uniennes et européennes empêchent en effet les produits agricoles latino-américains d’avoir des prix compétitifs sur le marché par rapport aux produits en provenance des Etats-Unis et de l’Europe. Pour le président Chávez, du Venezuela, qui tente de promouvoir un projet alternatif, l’ALBA (Alternative bolivarienne pour les Amériques), l’ALCA est mort. La position des quatre membres du Mercosur paraît plus nuancée puisqu’elle n’exclut pas toute reprise ultérieure de négociations si les Etats-Unis et l’Europe remettaient concrètement en cause leurs politiques des subventions agricoles.