Alors que se tenait à Mar del Plata en Argentine
le IVe Sommet des Amériques (4 et 5 novembre) regroupant lensemble
des chefs dEtat latino-américains et caraïbéens
à lexception de Cuba, se déroulait également
le IIIè Sommet des peuples dAmérique (2-5 novembre).
La déclaration finale de ce dernier, datée du samedi 5
novembre 2005, est franchement opposée au premier, révélatrice
du fort courant dopposition aux Etats-Unis qui existe en Amérique
latine.
Nous avions lintention de publier simultanément des extraits
de la déclaration finale officielle du Sommet des Amériques,
mais lensemble du texte est fait de propos si généraux
de la part des chefs dEtat quil ne constitue pas un apport
digne dintérêt car dépourvu de tout engagement
concret. Etant général à souhait, il peut aussi
être généreux sans conséquences lorsquil
évoque la pauvreté qui pèse sur le continent. Mais
nous savons quaucune déclaration générale
de bonnes intentions ne signifie un changement de direction politique.
Le sommet des chefs dEtat sest également terminé
sur un échec pour le président Bush et les nombreux chefs
dEtat latino-américains qui, comme lui, souhaitaient que
se poursuivent les travaux en faveur de lALCA (Aire de libre-échange
des Amériques). Les cinq Etats latino-américains qui résistèrent
jusquau bout sont les quatre membres du Mercosur (Marché
commun du Sud, composé de lArgentine, Brésil, Paraguay,
Uruguay) et le Venezuela. Ces derniers pays exigent dabord une
avancée sur la question des subventions agricoles - aussi bien
de la part des Etats-Unis que de lEurope - avant de reprendre
des négociations. Les subventions états-uniennes et européennes
empêchent en effet les produits agricoles latino-américains
davoir des prix compétitifs sur le marché par rapport
aux produits en provenance des Etats-Unis et de lEurope. Pour
le président Chávez, du Venezuela, qui tente de promouvoir
un projet alternatif, lALBA (Alternative bolivarienne pour les
Amériques), lALCA est mort. La position des quatre membres
du Mercosur paraît plus nuancée puisquelle nexclut
pas toute reprise ultérieure de négociations si les Etats-Unis
et lEurope remettaient concrètement en cause leurs politiques
des subventions agricoles.