DIAL D 2857 - Février2006

AMERIQUE LATINE

 

Des changements dans les politiques économiques annoncent un virage de l'Amérique latine

 

Les politiques néolibérales sont à juger sur leurs résultats, comme toute politique, à la condition de ne pas prendre seulement en compte les taux de croissance, le développement des échanges commerciaux, ou des moyennes générales qui n’expriment rien des inégalités, etc. De même qu’il existe une conception étroite de la pauvreté qui ne la comprend qu’en terme d’insuffisance monétaire, il en va de même pour la richesse. Or, si les critiques des politiques néolibérales ont tant d’écho dans la population latino-américaine, c’est en raison des problèmes d’emploi, de répartition des richesses, d’insuffisance des budgets sociaux, etc. Quand le taux de croissance est érigé en réussite, il faut se demander : croissance de quoi et croissance pour qui ? Il en va de même pour les échanges commerciaux : sont-ils profitables d’abord aux multinationales et aux classes aisées ou d’abord aux populations locales vivant dans la pauvreté ? Il ne suffit qu’il y ait « activité économique » pour que les bienfaits retombent sur tous, contrairement à ce qu’on laisse souvent entendre. Il importe de savoir comment et sur qui les avantages et les coûts sont répartis, qui est vraiment concerné par les bienfaits de la croissance.
Nous présentons ici un article d’ensemble sur les politiques économiques alternatives qui s’esquissent en Amérique latine. Quelques mythes tombent. Les grands principes du libre-échange font de moins en moins la loi et les prophètes. De nouvelles politiques émergent. Des questions essentielles sont posées. Article de Arturo Cancino Cadena, Nueva Gazeta, (Bogotá, Colombie), novembre 2005-mars 2006.