ARGENTINE
troisième trimestre 2002-année 2003


AOÛT-SEPTEMBRE 2002
La justice a condamné jeudi 12 septembre l'ancien dictateur Leopoldo Galtieri ainsi que vingt autres militaires à la retraite à des peines de prison : ils ont été reconnus coupables de l'enlèvement suivi de tortures et de l'assassinat - au début des années 1980 - de 18 guérilleros du mouvement des Montoneros, une organisation gauchiste se réclamant de l'ancien président Péron. Galtieri avait été condamné à 12 ans de prison en 1985 pour avoir dirigé l'invasion, en 1982, des Îles Malvines, occupées par l'Angleterre depuis 1833 (Îles Falkland) et revendiquées par l'Argentine - il avait été gracié en 1989. C'est la première fois qu'il est condamné pour violations des droits humains.

L'échéance des élections présidentielles, qui devraient avoir lieu le 30 mars 2003, provoque des réactions variées. D'après une enquête réalisée par l'institut de sondage Hugo Haime et associés, deux tiers des Argentins ne font confiance à aucun des candidats actuels. Les organisations de la société civile dont l'importance a augmenté avec la crise ne prétendent pas pour autant présenter leur propre candidat. Elles continuent plutôt à s'organiser pour accroître leur capacité à peser sur les décisions et à faire entendre leur opinion.

Ce sont donc les politiciens traditionnels qui postulent à la présidence, malgré le rejet dont ils sont l'objet de la part de la population et leur manque de crédibilité. Parmi ces derniers, c'est, toujours selon l'institut de sondage Hugo Haime, Rodríguez Saá et Elisa Carrió qui réunissent le plus grand nombre d'intentions de vote avec respectivement 22,7 et 17 %. Rodríguez Saá, du parti justicialiste (péroniste), avait occupé le poste de président de la république en décembre 2001, suite à la démission de De la Rúa, avant de démissionner lui aussi, une semaine plus tard. Elisa Carrió a quitté son ancien parti centriste, l'Union civique radicale, pour en former un nouveau, qui s'est donné pour tâche d'enquêter sur les pratiques de corruption. Les électeurs ne se font cependant pas beaucoup d'illusions sur la capacité des candidats à les sortir de la crise actuelle, une fois élus.

Dans ce contexte, une chaîne de télévision a mis sur pied une émission intitulée « le candidat des argentins », qui sera diffusée à partir du 22 septembre. Après une phase de sélection, les 16 candidats retenus seront invités à présenter leurs propositions, à participer à des débats et à différents tests imaginés par la chaîne. Les téléspectateurs pourront ainsi choisir le candidat qui les représente le mieux. Les responsables du programme s'engagent alors à déclarer le gagnant à l'administration électorale, en tant que président du nouveau parti à créer. Plus de 500 personnes se sont présentées lors de la première convocation.




OCTOBRE 2002
Les banques ont commencé depuis début octobre à rouvrir progressivement l'accès aux comptes bloqués depuis décembre 2001. Mais les retraits se font avec la nouvelle parité du peso - en décembre 2001, un peso valait un dollar ; le premier octobre, un dollar valait 3,70 pesos -, ce qui a provoqué la colère des épargnants, qui se sentent trahis par l'État, et ont entamé des poursuites judiciaires.



NOVEMBRE 2002
Le gouvernement argentin n'a pas honoré, jeudi 14 novembre, l'échéance du paiement de sa dette à la Banque mondiale (BM), réglant seulement la somme équivalent aux intérêts. À long terme, la décision pourrait profiter aux autres pays endettés, en assouplissant leur marge de manœuvre vis-à-vis du FMI et de la BM. À court terme, cela devrait permettre au gouvernement de poursuivre les programmes sociaux mis en place.

Depuis fin 1998 se multiplient les coopératives de travailleurs reprenant la gestion de leurs entreprises en faillite, avec l'aval de la justice. On en compte désormais un peu moins de 150, représentant plus de 10 000 travailleurs. Autre nouveauté, une loi impose désormais un quota de 30 % de femmes dans les listes de candidats aux fonctions syndicales directives.

La crise de représentativité politique continue : dans les derniers sondages, les intentions de vote blanc ou nul - le vote est obligatoire - dépassent largement celles attribuées aux candidats respectifs.




DÉCEMBRE 2002
Un sondage de la compagnie Mora y Araujo indique que le pessimisme vis-à-vis du futur économique argentin a diminué de 47 à 29 % des personnes interrogées, entre mars et novembre 2002. La fin de la parité et la dépréciation de la monnaie nationale ont relancé les ventes extérieures et poussé à substituer aux importations des produits manufacturés argentins. Mais ceci reste sans effet sur la crise sociale que traverse le pays : la pauvreté touche 51 % des Argentins, le chômage, 21,4 % de la population active et les salaires n'ont pas été réévalués. Le 20 décembre 2002, un an après les événements de décembre 2001, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer, dans le calme, des changements économiques et une rénovation politique.

Ernestina Herrera, actionnaire principale du journal El Clarín, un des quotidiens les plus vendus en Amérique latine, a été arrêtée mardi 17 décembre, dans le cadre de l'enquête judiciaire portant sur les irrégularités de son adoption, en 1976, de deux enfants qui pourraient être des enfants de disparus sous la dictature militaire (1976-1982). La procédure a été engagée en 1995 par la présidente des Grand-mères de la Place de Mai.

La législature du district de Buenos Aires a approuvé, vendredi 13 au matin, une disposition qui reconnaît légalement les couples pouvant attester d'au moins deux ans de vie commune, « sans considération de sexe ou d'orientation sexuelle ». C'est la première loi du genre en Amérique latine.



JANVIER 2003
L'anémie touche actuellement 50 % des enfants de moins de deux ans, alors même que le pays est le quatrième exportateur mondial de viande bovine. Un Deux cuillerées de viande hachée de mauvaise qualité, trois fois par semaine, suffisent pourtant à fournir à un enfant de moins de deux ans la dose de fer dont il a besoin.

Le FMI (Fonds monétaire international) a conclu, vendredi 24 janvier, un accord avec le gouvernement argentin l'autorisant sans conditions à différer le paiement de ses dettes jusqu'au 31 août. Les conditions qu'avait jusque là imposées le FMI avaient conduit le gouvernement à ne pas honorer l'échéance du paiement de sa dette auprès de la Banque mondiale (voir Brèves de novembre). Cette dernière a débloqué, mercredi 29 janvier, un crédit de 600 millions de dollars pour lutter contre la pauvreté engendrée par le chômage. Cette décision, rendue possible par l'accord avec le FMI, intervient dans un contexte de manifestations de rue à Buenos Aires. Différents mouvements de chômeurs protestent en effet depuis mercredi 22 contre la précarité de la situation des familles les plus pauvres et la baisse en trompe-l'œil du pourcentage des chômeurs, les familles qui reçoivent une allocation chômage n'étant plus inclues dans les calculs.




FÉVRIER 2003
D'après un rapport de l'Institut national de statistiques et de recensements, publié fin janvier, la pauvreté a augmenté de 53 à 57 % de la population entre mai et octobre 2002, malgré les quelques signes de réactivation apparus depuis juin. Parmi les pauvres, la proportion d'indigents a elle aussi augmenté passant de 24,8 à 27,5 %.



MARS 2003

Le gouvernement argentin s’est engagé auprès du FMI (Fonds monétaire internationale) à indemniser les banques des pertes provoquées par la crise économique et financière qui a éclaté en décembre 2001. Cet accord a déclenché de fortes critiques, des épargnants notamment, qui ne voient pas pourquoi, parmi tous les sinistrés, les banques auraient droit à un régime de faveur. Près de 400 000 épargnants, dont les comptes en dollars sont bloqués depuis 2001, pourront finalement récupérer leurs avoirs en dollars et non en pesos argentins dévalués. Mercredi 5 mars, la Cour suprême de justice a déclaré inconstitutionnelle la conversion forcée des dépôts en monnaie nationale dévaluée. Fin mars, le gouvernement vient de s’engager à débloquer les dépôts des 20 % des épargnants toujours concernés par le corralito (petite barrière).

La grève générale des ouvriers ferroviaires réclamant une hausse de salaires, mercredi 12 mars, marque le retour des revendications, après une décennie plutôt calme, du fait de la stabilité des prix – parité peso-dollar – et du taux élevé du chômage. À l’inverse, la dévaluation a fortement réactivé le marché de l’industrie cinématographique et publicitaire, redevenue fortement compétitive et attractive.

Le 24 mars 1976, jour anniversaire du coup d’État de 1976, une manifestation massive a parcouru les rues de Buenos Aires, réclamant justice et condamnation des militaires impliqués dans des cas de torture et disparition et s’opposant à la guerre en Irak.


AVRIL 2003
L’argentin Luis Moreno Ocampo, procureur adjoint lors du procès des généraux de la dictature (1976-1983), poursuivis pour violations des droits humains, vient d’être nommé (21 avril) procureur de la Cour pénale internationale (CPI), chargée de juger génocides, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Le Secrétariat des droits humains de la province de Buenos Aires, où vit la majorité des 37 millions d’Argentins, a fait savoir qu’entre 1998 et 2002 ont été déposées 3 013 plaintes pour violences et tortures, dont 4 seulement ont été suivies d’un procès et 3 de la condamnation du responsable. Cela montre que les pratiques héritées de la dictature se perpétuent dans les commissariats et les prisons.

Le projet de « Loi d’accès à l’information publique » exigeant une plus grande transparence de la part des organismes de gouvernement et des fonctionnaires, et favorisant un meilleur contrôle de leurs actes, a été présenté au Congrès en mai 2002. Il attend donc son approbation depuis presque un an, et ce, malgré la défiance généralisée des Argentins vis-à-vis d’institutions dont la corruption a ternie la réputation.

Le premier tour des élections présidentielles s’est déroulé dimanche 27 avril avec les résultats suivants. Carlos Menem, ancien président (1989-1999) et membre du Parti justicialiste a obtenu, selon les résultats officiels, 24,10 % des voix, et Néstor Kirchner, du Parti justicialiste lui aussi et gouverneur de la province de Santa Cruz, 22,03 %. Ces deux candidats seront donc présents au second tour, prévu pour le 18 mai. Ricardo López Murphy, candidat de centre-droit, Elisa Carrió, de centre-gauche, et Adolfo Rodríguez Saá, troisième candidat justicialiste, ont obtenu respectivement, 16,47 %, 14,24 % et 14,10 %.



MAI 2003
Peu après le premier tour des élections présidentielles, Néstor Kirchner, candidat donné favori, a effectué un bref voyage au Brésil et au Chili, et rencontré les présidents des deux pays. L’entrevue avec le chef d’État chilien, Ricardo Lagos, a évoqué la nécessité du renforcement politique du Mercosur et du développement des liens bilatéraux.

L’ancien président argentin, Carlos Menem (1989-1999) a déclaré, mercredi 14 mai, qu’il se retirait de la compétition électorale. Son concurrent, gouverneur de la province austral de Santa Cruz, était donné pour vainqueur par les enquêtes avec plus de 40 % d’avance. Néstor Kirchner, membre de l’aile gauche du Parti justicialiste, assume donc officiellement la présidence à partir du dimanche 25 mai. Il aura à conquérir par sa pratique gouvernementale la légitimité électorale dont l’a privé la défection Carlos Menem, l’empêchant de remporter une large victoire au second tour.

La grâce présidentielle octroyée par le président sortant, Eduardo Duhalde, au militaire rebelle Mohamed Alí Seineldín, qui avait commandé un soulèvement d’une partie de l’armée contre le gouvernement de Menem – en 1990 –, à l’ancien leader guérillero Enrique Gorriarán Merlo, ainsi qu’à 7 militaires et 16 civils qui ont participé à des actes de violence politique à la fin des années 80 et au début des années 90 a déclenché de vives critiques, y compris de la part du nouveau président.



JUIN 2003
Le nouveau gouvernement argentin a fait part de sa volonté de réviser les contrats des entreprises et services privatisés dans les années 1990, la majorité entre 1990 et 1994, dans un contexte de crise économique marquée par l’hyper-inflation. Le nouveau président a ratifié le 26 mai, le lendemain de son entrée en fonction, le Programme national de santé sexuelle et de procréation responsable, élaboré à partir de la Loi de Santé sexuelle et de procréation responsable, votée en octobre 2002. Des groupes religieux ultra-conservateurs s’y opposent farouchement. Le programme, qui bénéficiera avant tout aux femmes ayant de faibles revenus, cherche à diminuer les taux de mortalité des mères et des enfants, à prévenir les grossesses non désirées, à promouvoir la santé sexuelle des adolescentes et à contribuer à la prévention et à la détection précoce des maladies sexuellement transmissibles ainsi que des pathologies génitales et mammaires.

L’enquête judiciaire concernant l’attentat contre l’Ambassade israélienne en 1992 et contre l’Association des mutuelles israélites d’Argentine en 1994 – qui avait provoqué la mort de 85 personnes –, jusque là sans résultats déterminants pourrait prendre un nouveau cours. Jeudi 5 juin, le président a signé un décret ordonnant au Secrétariat d’intelligence d’État (SIDE) d’ouvrir ses archives et de relever du « secret d’État » 14 de ses anciens agents, ce qui oblige les anciens fonctionnaires de l’intelligence à déclarer devant la justice.

Le président Kirchner a créé un « cabinet de sécurité » pour coordonner « l’effort national de sécurité dans la province de Buenos Aires ». Cette décision fait suite à la mise à la retraite de 10 chefs (sur 11) de la police fédérale. Il a aussi mis à la retraite les troisquarts des commandants en chef de l’armée. Enfin, il a demandé au parlement de réactiver la procédure de jugement politique contre des membres de la Cour suprême de justice, notamment le président de la Cour, Julio Nazareno. Alors que le parlement avançait dans la procédure, ce dernier a présenté sa démission, vendredi 27 juin.

La justice argentine a ordonné la détention de 10 militaires à la retraite, accusés d’avoir torturé et assassiné en 1976 22 prisonniers politiques à Margarita Belén (province du Chaco). Les enquêtes judiciaires ont reprises en plus grand nombre depuis que l’État a admis, en 1999, que le droit à la vérité n’est pas prescriptible.

L’Argentine commencera à négocier avec le FMI dans les semaines qui viennent un accord de moyen terme qui doit lui permettre de financer son importante dette externe. La décision a été communiquée lors de la conférence de presse qui a marqué la fin de la visite du directeur exécutif du FMI, Horst Koehler, mardi 24 juin.



JUILLET-AOÛT 2003
Mardi 12 août, le Congrès argentin a annulé les lois de « Point final » et d’« obéissance due », votées respectivement en 1986 et 1987 pour mettre fin aux procès des militaires accusés de violations des droits humains. Les seuls condamnés avaient été les commandants en chef des trois corps d’armée, qui avaient bénéficié de la grâce présidentielle après l’élection à la présidence de Carlos Menem (1989). Les anciens commandants en chef avaient cependant été impliqués dans d’autres procès par la suite. Vendredi 29 août, le gouvernement espagnol a fait connaître sa décision de ne pas donner suite à la demande d’extradition de 39 militaires et un civil argentins par le juge Baltasar Garzón. Ce même jour, le président argentin, Néstor Kirchner, annonçait qu’il avait déjà promulgué la nullité des lois citées, et réaffirmait sa volonté que ces procès aient lieu en Argentine.


SEPTEMBRE 2003
Le Procureur fédéral d’Argentine a ordonné, jeudi 4 septembre, la détention de 38 militaires et 3 civils accusés de graves violations des droits humains durant la dictature (1976-1983), quelques jours après l’annulation des lois du « Point final » (1986) et de l’« Obéissance due » (1987), qui avaient interrompu les procès. L’ancien capitaine Alfredo Astiz, symbole de la répression durant la dictature a été arrêté, mardi 16 septembre, tout comme 12 autres militaires impliqués dans l’instruction en cours concernant l’École de mécanique de la Marine (ESMA), centre clandestin de détention, de torture et de disparition forcée, par lequel passèrent quelque 5 000 prisonniers.

Jeudi 11 septembre, le président Kirchner annonçait qu’il avait trouvé un accord avec le FMI (Fonds monétaire international) pour rééchelonner une partie de sa dette externe. La nouvelle a été accueillie favorablement par l’ensemble du spectre politique. Le président a souligné l’importance du soutien des États-Unis, dont le secrétaire au Trésor était intervenu deux jours plus tôt pour réclamer une solution rapide. Il a aussi déclaré que, sans être « la panacée loin s’en faut », l’accord constituait « un pont d’or pour reconstruire progressivement » le pays. Le total de la dette représente 150 % du produit intérieur brut (145 000 millions de dollars). Lundi 22, le gouvernement a proposé un plan complexe de réaménagement de sa dette privée (95 000 millions de dollars), pour mettre fin à la cessation de paiements déclarée en décembre 2001. La proposition, qui ne prend pas en compte les intérêts accumulés depuis la cessation, prévoit de rembourser seulement 25 % du total actuel. Pour le chef de cabinet du ministère de l’économie, Alberto Fernández, il s’agit de « trouver un équilibre réaliste entre ce que le pays produit, ce qu’il doit et ce qu’il peut payer ».

Néstor Kirchner a présenté au Congrès, mercredi 17 septembre, son projet de budget pour l’année 2004. Tout en prévoyant un excédent nécessaire au paiement de la dette, le budget prévoit d’augmenter les dépenses de 8 % par rapport au budget précédent, l’augmentation étant de 35 % pour la sécurité sociale, 21 % pour l’infrastructure, 19 % pour l’éducation et 50 % pour les sciences et technologies.



OCTOBRE 2003

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva était en visite officielle à Buenos Aires à la mi-octobre. Dans un document opposé au « Consensus de Washington », qui avait défini la stratégie économique appliquée dans les années 90 en Amérique latine – intitulé « Consensus de Buenos Aires » –, Lula et Néstor Kirchner ont réaffirmé leur volonté de privilégier une croissance économique associée à l’égalité sociale et de défendre les intérêts du sud américain (16 octobre). C’est la sixième fois que les présidents se rencontrent – forums internationaux inclus – depuis l’arrivée au pouvoir de Néstor Kirchner le 25 mai 2003.

Jeudi 23 octobre, le juge Guillermo López, un des neufs membres de la Cour suprême de justice, a présenté sa démission, quelques heures avant que ne débute la commission de Jugement politique de la Chambre des députés, chargée d’examiner les accusations qui pesaient contre lui et de demander ensuite au Sénat de le destituer. Lors de ces derniers mois, il y a déjà eu deux autres démissions et une suspension au sein des membres de la Cour suprême, accusée de collusion durant le gouvernement de Carlos Menem (1989-1999).



NOVEMBRE 2003
En 2001, l’ancien président argentin, Carlos Menem (1989-1999) avait dû interrompre sa lune de miel, emprisonné pour une affaire de contrebande d’armes. Aujourd’hui, alors que sa nouvelle femme, l’ancienne Miss Univers chilienne, Cécilia Bolocco, vient d’être mère, il risque d’être à nouveau poursuivi dans le cadre du procès autour de l’explosion intentionnelle d’une fabrique d’armes en 1995. L’enquête en cours vient en effet de confirmer que l’explosion cherchait à effacer les preuves de la vente illégale d’armes à l’Équateur et à la Croatie.




DÉCEMBRE 2003

Mercredi 10 décembre, l’Argentine fêtait ses vingt ans de démocratie ininterrompue, depuis que Raúl Alfonsín (1983-1989) reçut l’écharpe présidentielle des mains de Reynaldo Bignone, dernier dictateur du régime militaire (1976-1983). Deux ans après la démission du président Fernando de la Rua (1999-2001), l’économie du pays est en nette reprise et l’optimisme est de mise, même si subsistent de graves problèmes : fort taux de chômage, pourcentage important de la population confrontée à la pauvreté et hausse massive de l’insécurité. Le président Néstor Kirchner bénéficie d’un fort soutien de la population : selon l’institut de sondages Equis, il jouit d’une image positive chez 88% des Argentins. Il semble donc avoir réussi, par sa politique, à consolider une légitimité que la défection de Carlos Menem au second tour des élections présidentielles – il était donné largement perdant –, lui avait dérobée.


Rédaction : Nicolas Pinet.
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