BRÉSIL
troisième trimestre 2002-année 2003


AOÛT-SEPTEMBRE 2002
Le gouvernement fédéral a décidé de racheter une bonne partie de la production nationale de café à un prix de 30 % supérieur au prix habituel. Il cherche ainsi à éviter que les excédents de café, qui sont cette année une réalité au niveau mondial (voir dossier 2580 : Guatemala : Sortir de la crise du café), fassent baisser encore plus les prix. L'année 2003-2004 devrait, si les prévisions se confirment, voir la tendance actuelle s'inverser : demande supérieure à l'offre et remontée des prix. Cela permettrait alors d'écouler avantageusement les stocks accumulés cette année. Ces conjectures s'appuient sur l'alternance bisannuelle de bonnes et de mauvaises récoltes, sur des prévisions météorologiques défavorables (faibles pluies) et sur la baisse de productivité que devrait entraîner la chute des investissements provoquée par la baisse des prix durant ces dernières années.

Lors du Sommet mondial sur le développement durable qui s'est tenu fin août - début septembre à Johannesburg, le Brésil s'est fait le champion des énergies renouvelables, proposant, au nom de l'Amérique latine et des Caraïbes, que 10 % de l'énergie utilisée sur la planète d'ici 2010 provienne de sources renouvelables. La proposition a divisée les participants. Les États-Unis, qui avaient déjà refusé le Protocole de Kyoto de 1997, qui cherchait à limiter la production des gaz à effet de serre, s'opposent à toute proposition visant à définir des objectifs quantifiables en matière d'énergie. Cette position est défendue aussi par le Japon, le Canada, l'Australie et les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). La Suède, l'Allemagne et la Nouvelle Zélande - entre autres - ont, quant à eux, appuyé la proposition brésilienne qui n'a finalement pas été retenue dans le Plan d'action final adopté le 4 septembre.




OCTOBRE 2002
Le 30 septembre, des menaces de la part de groupes organisés de narco-traficants ont paralysé une grande partie de Rio de Janeiro. Ces groupes entendaient réagir contre les nouvelles conditions de détention d'un de leurs chefs : après avoir découvert que celui-ci continuait à diriger les opérations depuis sa prison, l'administration pénitentiaire lui a imposé dans une autre prison des conditions de détention plus strictes.

Au premier tour des élections présidentielles le 6 octobre, Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, candidat du PT (Parti des travailleurs) a obtenu 46,4 % des voix et José Serra, dauphin de l'actuel président, a obtenu 23,2 %. Le second tour des élections présidentielles, dimanche 27 octobre, a confirmé les résultats que le premier tour laissait attendre : Luiz Inácio Lula da Silva, a été élu avec 61,3 % des voix face à José Serra (38,7 %). Il prendra officiellement ses fonctions en janvier 2003. Le PT devient le premier groupe parlementaire à la Chambre des députés de Brasilia avec 91 sièges sur 513, et la troisième force au Sénat avec 14 sièges sur 81. Il n'a remporté qu'un poste de gouverneur sur la totalité des 14 États.



NOVEMBRE 2002
Un des premiers problèmes que rencontrera le nouveau président, pris entre sa volonté de maintenir l'équilibre budgétaire et ses engagements sociaux, concernera l'augmentation du salaire minimum. Actuellement, 13 millions de retraités du système de retraite étatique et les employés de quelque 5 500 municipalités reçoivent ce salaire.

En octobre a été réalisée la première récolte de quinoa, céréale originaire des pays andins et considérée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) comme l'aliment idéal : elle est riche en protéines et de culture facile. Un des débouchés entrevus serait l'alimentation animale.




DÉCEMBRE 2002
Luiz Inácio Lula da Silva assumera officiellement la présidence le premier janvier 2003. Les indications concernant les nominations des futurs ministres laissent entrevoir que le nouveau président compte s'entourer d'une équipe diversifiée, associant militants de gauche et grands entrepreneurs, tout en faisant une place prépondérante au Parti des travailleurs. La présidence de la Banque centrale devrait incomber à Henrique Meirelles, ancien président mondial de l'institution financière états-unienne, BankBoston. La désignation de Gilberto Gil comme futur ministre de la culture a déclenché de vives polémiques.



JANVIER 2003
Plusieurs centaines de bus provenant de tout le pays sont venus à Brasilia célébrer l'investiture de Luiz Inácio Lula da Silva, le premier janvier. Certains avaient choisi de traverser le pays en bicyclette. Le nouveau ministre des Relations extérieures, Celso Amorim, a choisi comme second, Samuel Pinheiro Guimaraes, opposant déclaré de la ZLÉA.

Le troisième Forum social mondial s'est tenu du 23 au 28 janvier à Porto Alegre, capitale de l'État de Rio Grande do Sul. L'édition 2004 du forum devrait avoir lieu en Inde.

Le président brésilien a lancé, jeudi 30 janvier, son programme « Faim zéro ». Ce plan crée un Conseil national de sécurité alimentaire (CONSEA), chargé de définir l'orientation générale du plan, et prévoit des mesures structurelles permanentes - création d'emplois, éducation, réforme agraire, formation professionnelle, micro-crédits… - conjuguées à des actions d'urgence. Le programme sera d'abord appliqué dans deux municipes de Piauí, un des États les plus pauvres, il sera mis en place sous sa forme définitive à partir de la fin du mois d'août.



FÉVRIER 2003
Le Brésil a présenté, mi-février, à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) un recours dénonçant comme irrégulières les subventions accordées par les États-Unis aux producteurs de coton et par l'Union européenne aux producteurs sucriers. L'OMC doit mettre en place dans le mois qui vient un comité d'arbitrage, chargé de trancher sur la question.



MARS 2003

Face au lent développement de systèmes de télévision digitale en Europe, aux États-Unis et au Japon, le gouvernement de Luiz Inácio Lula se propose de mettre au point son propre système de diffusion, plutôt que choisir un des systèmes déjà existants, ce qui augmenterait le coût. L’idée serait de s’associer avec notamment la Chine, l’Argentine, le Chili et l’Inde pour mettre au point un système qui prenne en compte la spécificité des pays en développement. Le Brésil a aussi investi dans la production d’alcool combustible, qui, mélangé à l’essence ordinaire, doit aider à réduire l’émission de gaz à effet de serre. La guerre en Irak et la possible entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, signé en 1997, – il entrera en vigueur au second semestre 2003 si la Russie le ratifie – pourrait accroître rapidement la demande sur le marché international.

Le gouvernement est en train d’adopter une série de mesures pour lutter contre le travail esclave.



AVRIL 2003
Au premier semestre 2003, le Brésil affiche un confortable excédent de la balance commerciale, trois fois supérieur à celui du premier trimestre 2002. Cela devrait contribuer à rassurer les investisseurs sur la stabilité économique du pays et atténuer les effets négatifs qu’avait provoqués sur les marchés financiers l’élection de Luiz Inácio Lula da Silva, candidat de gauche du Parti des travailleurs (PT).

Quelque 25 000 hommes, femmes et enfants travaillent comme esclaves dans le monde rural, malgré les plaintes récurrentes des organisations humanitaires et la volonté du nouveau gouvernement d’éradiquer le problème d’ici à quatre ans – de fait, le nombre de travailleurs esclaves libérés est en forte augmentation. Une des mesures prévoit de suspendre l’octroi des crédits publics aux entreprises agricoles qui font usage du travail forcé. Les employeurs surpris en flagrant délit sont obligés de payer les salaires et de régulariser la situation des travailleurs. Mais, ne subissant aucune autre forme de condamnation, ils peuvent récidiver facilement.

Le Mouvement des sans-terre (MST) mène une campagne de protestation contre l’impunité des assassinats à la campagne et dans les latifundia, en organisant des manifestations de groupes de paysans sur les routes et en envahissant des haciendas. La campagne culmina jeudi 17 avril, baptisé par l’organisation internationale Vía Campesina, Journée mondiale de la Lutte paysanne, pour commémorer la répression subie par un groupe de paysans, en 1996 – qui causa 19 morts à Eldorado de Carajás (cf. DIAL D 2072, 2165, 2316). Des 155 policiers militaires qui ont participé au massacre, seuls les deux chefs ont été jugés et condamnés en mai 2002, mais ils ont fait appel et sont en liberté provisoire. Le MST, comme d’autres ONG, souhaite que ce type de crimes soit jugé par la justice fédérale, pour éviter la pression que font peser les grands propriétaires sur les tribunaux des États.

Malgré l’opposition brésilienne à nombre de décisions internationales des États-Unis – condamnation de la guerre en Irak, du blocus de Cuba, du Plan Colombia… –, malgré les efforts de Lula pour réaliser l’intégration économique de l’Amérique du Sud, et la plainte déposée devant l’OMC (Organisation mondiale du commerce) contre les subventions attribuées aux producteurs de coton états-uniens, Washington se garde de manifester son mécontentement ou sa déception, comme il l’a fait avec le Chili notamment. Le poids économique et politique du Brésil, et le rôle qu’il est appelé à jouer dans les négociations de la ZLÉA (Zone de libre échange des Amériques) obligent à ménager les susceptibilités.

Les présidents brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, et vénézuélien, Hugo Chávez, se sont réunis, vendredi 25 avril, pour conclure un accord de prêt d’une valeur de 1 milliard de dollars qui doit permettre au Venezuela de mener à bien une dizaine de projets.



MAI 2003
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JUIN 2003
Pour rompre sa dépendance technologique, le gouvernement brésilien cherche à intensifier la coopération avec des pays au développement similaire au brésilien, comme la Chine, l’Inde, la Russie, l’Afrique du Sud ou l’Ukraine, mais plus avancés dans un secteur ou un autre, et plus disposés à des transferts de technologie que les pays du « premier monde ». La coopération spatiale, initiée avec l’Ukraine en janvier 2002, est une des raisons du voyage en Ukraine du ministre des Sciences et technologies, Roberto Amaral. L’accord devrait permettre au Brésil de devenir concurrentiel sur le marché international du lancement de satellites, à partir de sa base d’Alcántara.

Lula fête ses 6 mois à la présidence dans un climat d’agitation sociale autour du vote parlementaire d’un projet de réforme du système des retraites. Ce projet, qui exige de modifier la Constitution, divise le Parti des travailleurs (PT) et la Centrale unique des travailleurs (CUT). Les manifestations de rejet se sont succédées dans tout le pays et le 8 juillet commencera, pour une durée indéterminée, une grève des fonctionnaires dont le projet modifie le statut. Le projet supprime, pour les futurs fonctionnaires, le système qui permet d’obtenir une retraite équivalente au salaire du dernier mois d’activité. Il prévoit aussi de mettre en place pour les retraites du secteur public le plafond déjà en vigueur dans le secteur privé (2 400 reales, soit 830 dollars). Les fonctionnaires désirant recevoir plus devront épargner dans un système de fonds de pension, dont la création sera facilité par le gouvernement. L’âge minimum de la retraite serait relevé de 7 ans, passant à 55 ans pour les femmes, et 60 pour les hommes.



JUILLET-AOÛT 2003

Lundi 21 juillet, diverses personnalités du monde de la culture, parmi lesquelles Gilberto Gil, l’actuel ministre de la culture brésilien, Walter Veltrono, le maire de Rome, Jacques Lang et Manuel Carrillo, anciens ministres, français et portugais, de la culture, et Jaime Pagès, président du Forum culturel de Barcelone, signaient « l’Appel de Rome ». Comme l’affirmait ce même jour le maire de Rome, l’appel cherche à redonner priorité à la culture dans les agendas gouvernementaux, en faisant d’elle « l’instrument d’une plus grande justice sociale et pour combattre tout type d’apartheid entre le nord et le sud du monde ». En mai 2004, durant le Forum culturel de Barcelone, le texte de l’Appel sera repris dans un Manifeste mondial de la culture. En juillet 2004, le texte devrait être approuvé de manière définitive et ratifié officiellement durant le premier Forum social mondial de la culture que Gil organisera à Sao Paolo, et que devrait avoir lieu tous les trois ans.

Le projet gouvernemental de réforme du système des retraites (voir L’actualité en bref de juin 2003), qui a déclenché de nombreuses manifestations de rejet, a été approuvé par la Chambre des députés, dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 août. Il s’agit là d’une première ébauche qui pourrait subir des modifications de la part des députés. Viendra alors une autre votation des députés, puis deux des sénateurs. Les partis de gouvernement avaient anticipé d’un jour le débat parlementaire pour éviter la pression de la manifestation des fonctionnaires prévue pour le 6, face au congrès.

Un « rapport sur les crimes des latifundia », normalement annuel, a été remis fin août au secrétaire d’État aux droits humains, Nilmario Miranda, par la Commission pastorale de la terre (CPT), organisme de l’Église catholique qui réalise depuis 1985 des rapports annuels sur les conflits pour la terre et ses conséquences. Le rapport qui fait état de 44 homicides, en 8 mois, pour 43 en 2002, vient contredire les rumeurs critiquant les débordements du mouvement social : pour l’instant, les paysans sans terre sont surtout les victimes des violences.

Fin août, le président brésilien était en visite au Venezuela après avoir signé à Lima une alliance stratégique avec le Pérou, nouvel associé du Mercosur (comme le sont déjà la Bolivie et le Chili) – Le Venezuela projette lui aussi de devenir associé en décembre. Le gouvernement brésilien mettra à la disposition du gouvernement Chávez un crédit d’un milliard de dollars, destiné à des chantiers d’aménagement du territoire et à des négociations commerciales.



SEPTEMBRE 2003
Malgré la récession et le maintien d’un taux important de chômeurs (12,8 %), malgré les critiques adressées au gouvernement, accusé de prendre des mesures que le PT (Parti des travailleurs) avait critiqué dans le passé – comme par exemple la réforme des retraites –, l’image de Lula reste « bonne ou excellente » pour 45 % des personnes consultées lors du dernier sondage publié dans le journal Folha de Sao Paulo et réalisé fin août – soit 3 % de plus que lors du dernier sondage, en juin. 10 % considèrent sa politique « mauvaise ou désastreuse », et 42 % comme « acceptable ».

Le programme « Brésil alphabétisé », annoncé par le président Lula le 8 septembre prévoit d’atteindre 20 millions de personnes de plus de 15 ans dans les 4 ans à venir, en s’appuyant sur les expériences passées en la matière et les projets déjà en place. En 2001, le pays comptait 12,4 % d’illettrés, soit plus que la Colombie ou l’Équateur (8,4 %) ou que le Pérou (10,1 %), selon les chiffres de l’UNESCO.

Le président brésilien est arrivé vendredi 26 septembre à La Havane, pour une visite officielle de 4 jours. L’accent devrait surtout porter sur des questions de coopération et de commerce. Sont notamment prévues la signature de divers accords visant à renforcer les relations bilatérales et la négociation d’un crédit de la banque nationale brésilienne destiné à l’achat de produits brésiliens.



OCTOBRE 2003

L’économie brésilienne montre quelques signes de récupération : la production industrielle a repris sa croissance, après plusieurs mois de récession, et l’entrée de capitaux étrangers a multiplié par 2 l’indice de la Bourse de Sao Paolo durant les 12 derniers mois. Le Risque pays, qui mesure la perception des investisseurs concernant la capacité d’un État à payer ses dettes en plaçant des bons sur le marché boursier et se calcule par comparaison avec les bons à long terme du trésor états-unien dont l’achat est associé à un « risque zéro », a chuté à 600 points, contre plus de 2400 en septembre 2002. La balance des paiements (qui mesure l’échange de biens et services et les flux d’investissements) devrait cette année être bénéficiaire, fait inaccoutumé durant les dernières décennies.



NOVEMBRE 2003
Le président Luiz Inácio Lula da Silva a réalisé début novembre un voyage d’une semaine en Afrique, visitant 4 pays lusophones (Sao-Tomé-et-Principe, Angola, Mozambique et Namibie) et l’Afrique du Sud pour terminer. Le Brésil maintient des liens politiques étroits avec l’Afrique du Sud et son président, de gauche lui aussi, Thabo Mbeki. Ce dernier a envoyé plusieurs fois des émissaires à Brasilia pour sceller une alliance entre pays du Sud en développement (Forum de dialogue de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud). Le voyage avait aussi pour but de renforcer les liens économiques qui unissent le Brésil et les différents pays. La délégation qui accompagnait Lula comprenait 160 chefs d’entreprise.

Le gouvernement a présenté vendredi 21 novembre son Plan national de réforme agraire, alors que quelques milliers de manifestants s’étaient réunis à Brasilia, sous l’impulsion du Mouvement des sans-terre (MST) et de la Confédération nationale des travailleurs de l’agriculture (CONTAG). Les militants du MST étaient arrivés le mercredi à la capitale après une marche de 210 km, commencée le 10 novembre. Le plan prévoit l’installation de 35 000 familles cette année, nombre qui ira en augmentant les années suivantes pour arriver à un total de presque 400 000 dans 3 ans. Pour ne pas retomber dans les erreurs passées, le gouvernement stimulera en parallèle l’organisation de coopératives et créera des procédures de mise à disposition de technologies et de crédits. 500 000 autres familles bénéficieront de l’octroi de titres de propriété pour les terres qu’elles travaillent déjà, et 127 500 pourront acquérir des parcelles par le biais d’un système de crédit.

Le Forum social brésilien, organisé début novembre à Belo Horizonte, n’a pas épargné les critiques à la politique économique menée depuis 10 mois par le gouvernement de Lula. La politique étrangère de développement d’alliances Sud-Sud et de positionnement indépendant fait, elle, l’objet d’un plus grand consensus.



DÉCEMBRE 2003

Le Congrès brésilien a approuvé mardi 9 décembre une loi interdisant le port d’armes aux personnes sans autorisation spéciale. Le nouveau Statut de désarmement prévoit aussi d’interdire la vente d’armes si la population ratifie la mesure lors du référendum qui sera organisé en octobre 2005. Selon un sondage réalisé en octobre par l’institut Sensus, 74,1% de la population est favorable à l’interdiction de la vente. Plus de 40 000 Brésiliens meurent chaque année des suites de coups de feu. Le vote du Congrès fait écho aux mobilisations qui avaient réuni des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs villes du pays.
Le directoire national du Parti des travailleurs (PT), réuni à Brasilia à la midécembre, a décidé – par 55 voix contre 27 – d’expulser du parti les quatre parlementaires qui se sont opposés à la politique économique adoptée par le gouvernement du président Luiz Inácio Lula da Silva et aux réformes qui, selon eux, « trahissent les principes du PT ». Ils avaient notamment voté contre la réforme du système de retraite.

La politique économique orthodoxe du gouvernement, faite d’ajustement fiscal et monétaire, a réussi à réduire l’inflation et à stabiliser les taux de change. La balance commerciale présente un solde positif de 24 milliards de dollars et les exportations ont augmenté de 20%. De ce fait, la balance des paiements (qui mesure le commerce des biens et des services mais aussi le flux des investissements) enregistre, fait inhabituel, un excédent de près de 3 milliards de dollars. Mais le succès macro-économique a eu pour contrepartie une récession, avec un fort taux de chômage (entre 12 et 13%) et une baisse de 13% des revenus des travailleurs. Malgré tout, le président Lula conserve sa popularité : le dernier sondage du journal Folha de Sao Paulo, réalisée du 8 au 15 décembre, lui confère 42% d’évaluations « excellente » et « bonne », et 41% de « correcte », résultats similaires au sondage de mars. 15% considèrent « mauvais » ou « catastrophique » son gouvernement, contre 10% en mars.


Rédaction : Nicolas Pinet.
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